Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

« L'ombre des forêts de Jean-Pierre Martinet | Page d'accueil | Hélas Nabe ! »

03/02/2009

Les deux Républiques françaises de Philippe Nemo, par Roman Bernard

Francisco Goya y Lucientes (1746-1828), Los Caprichos, 39, Asta su Abuelo.


À propos des Deux Républiques françaises de Philippe Nemo (PUF, 2008. Les pages entre parenthèses font référence à cette édition).

Roman Bernard est l'auteur de Criticus.

9782130558880.jpgLes évocations de deux France, de deux Républiques, ne sont certes pas neuves. Elles ont notamment été formalisées par les historiens Michel Winock et Maurice Agulhon dans leurs ouvrages respectifs, La Fièvre hexagonale et La République (1880-1932; 1932 à nos jours).
L’originalité du propos de Philippe Nemo tient à ce qu’il est formulé par un libéral. Comme Winock et Agulhon, deux jacobins, comme François Furet (un stalinien repenti devenu libéral) également dans La Révolution française, Nemo distingue deux idéaux-types issus de la Révolution : «1789» et «1793», le premier correspondant à la démocratie libérale, l’État de droit et les libertés publiques établis par la Constituante et la Législative de 1789 à 1792, le second à «un projet de société jacobin, étatiste et socialiste», mis en œuvre de 1793 à 1794, lors du sanglant épisode de la Convention montagnarde (p. 1).


Alors que les deux premiers historiens privilégient «1793» à «1789», Nemo explique pourquoi «1789» a été progressivement extirpé de la mémoire des Français, au profit de «1793». Le tournant est intervenu au lendemain de l’Affaire Dreyfus, lorsque les gauches, radicaux-socialistes d’abord, socialistes et communistes par la suite, pour la plupart francs-maçons, ont pris le pouvoir à l’école de la République, évinçant les républicains opportunistes et modérés, souvent protestants, qui l’avaient fondée sous Jules Ferry (1882).
Comme Furet, Nemo est un ancien communiste repenti, passé lui, question de génération, du gauchisme au libéralisme. Le lecteur ne s’étonnera donc pas que Nemo propose une «déconstruction» (pp. 20-21) de la mythologie républicaine jacobine générée par l’idéal-type «1793» : «La tâche est difficile. En effet, l’idéologie est ici omniprésente. Quand un citoyen français ordinaire, qui a appris l’histoire à l’école et à l’Université, a la curiosité d’étudier pour de bon l’histoire de France des deux derniers siècles, en lisant les ouvrages des historiens scientifiques et les documents d’époque, il a la surprise de découvrir des contradictions massives entre la geste officielle qu’on lui a enseignée et les faits historiques objectifs. Il constate que la conscience publique a été abusée par une série de mythes, qu’il s’agit donc d’identifier et de rectifier.
[…]
Sous la loupe d’une histoire ainsi rafraîchie, des traits des mentalités françaises qu’on croyait permanents se révéleront être, en réalité, le fruit d’une construction historique récente, d’une succession d’événements contingents dont il est possible de reconstituer la généalogie. Ce qui veut dire que l’esprit public des Français pourrait être aujourd’hui tout autre si tel ou tel de ces événements n’avait pas eu lieu, si tel ou tel de ces tournants malheureux n’avait pas été pris.
Mais l’histoire d’aujourd’hui n’est pas plus tenue par la nécessité que celle d’hier. Ce qui a été construit par les contingences de l’histoire passée peut être déconstruit par les bonnes décisions de l’avenir. Non, les prélèvements obligatoires record, l’écrasement de la société civile sous des millions de fonctionnaires, la dictature des syndicats révolutionnaires, l’étouffement de l’esprit d’entreprise comme de la création intellectuelle et artistique, la domination absolue de la gauche sur l’école et les médias, tout ce qui compromet le développement actuel de la France et la voue au déclin relatif par rapport aux pays comparables, rien de cela ne fait partie de l’essence de la France. Ce sont des maladies récentes attrapées un jour d’hiver et que le printemps guérira.»
Se proposant donc, comme Confucius, de «rectifier les noms», Nemo, sans prétendre révéler au lecteur des faits historiques établis, entend briser les mythes, les verrous idéologiques qui empêchent les Français de s’approprier leur histoire. Ces véritables nœuds gordiens, dont la généalogie est relatée en autant de chapitres, sont connus. Nemo récuse d’abord l’idée selon laquelle «1793» «aurait été démocrate» (pp. 23–53), rappelant que les républicains se réclamant de cet idéal-type «ont toujours usé de voies de fait et d’émeute» (pp. 23-32), et qu’ils «n’ont jamais pratiqué de bonne foi les élections» (pp. 33-46). Les «troisièmes tours sociaux», que les syndicats actuels veulent imposer à des gouvernements démocratiquement élus, en sont les réminiscences les plus manifestes aujourd’hui.
L’explication de Nemo en est simple : «1793», quoiqu’il soit présenté par ses tenants comme matérialiste et athée, est une hérésie judéo-chrétienne, une religion de substitution, un millénarisme laïcisé que Nemo nomme tour à tour «laïcisme» ou «révolutionnarisme», ce sur quoi nous reviendrons.
Deuxième mythe que réfute Nemo, l’idée selon laquelle «1793» aurait fondé la République. Il rappelle que les trois premières Républiques (1792-1804, 1848-1852, 1870-1940) n’ont pas été fondées par les jacobins et leurs héritiers, mais respectivement par les Girondins et la Plaine (le Marais), par les républicains et les orléanistes modérés, et par les monarchistes constitutionnels et les républicains opportunistes. Les hommes de «1793» ont toujours été des opposants à ces régimes, jusqu’à ce que, avec les Montagnards lors de la Convention, et les radicaux-socialistes sous la Troisième République, ils parviennent à s’emparer du pouvoir politique.
Troisième chapitre, et troisième mythe dénoncé, la présentation de «1793» comme laïque (pp. 91-141). Nemo distingue ici l’anticléricalisme rationnel (pp. 91-95) et l’anticléricalisme fanatique (pp. 95-96). Alors que le premier, celui de Gambetta («Le cléricalisme, voilà l’ennemi !») comme de Ferry, se proposait simplement de séparer l’Église de l’État par souci de neutralité, le second visait, selon le programme d’Edgar Quinet (pp. 96-101), à déchristianiser la France, en substituant au catholicisme une religion laïciste et unanimiste (pp. 101-106), qui allait aboutir à deux vagues de persécutions antichrétiennes (1880-1898 puis 1899-1906, relatées pp. 106-108 et 124-128). Cela a été possible, comme nous l’avons dit plus haut, avec le remplacement de l’école publique protestante (pp. 109-115) par une école dominée par la franc-maçonnerie, réorganisée lors du «Bloc des gauches» (pp. 119-123). Nemo ne craint pas de décrire cette nouvelle franc-maçonnerie, passée «du déisme humaniste et libéral au radicalisme et au socialisme athées (pp. 117-119) comme l’«Église de la République» (pp. 115-117). Il en conclut que le laïcisme est «un nouveau cléricalisme» (pp. 128-141).
Nous pouvons conclure que l’idée selon laquelle l’école publique française serait laïque et qu’elle serait une institution consubstantielle à la République est un mythe.
1 / Cette école n’est pas laïque, mais laïciste. Elle est le clergé d’une nouvelle foi religieuse, d’une hérésie judéo-chrétienne à laquelle on peut donner le nom générique de millénarisme, même si elle se présente sous les différents avatars du progressisme maçonnique, du socialisme et du communisme.
2 / Elle n’a pas été instaurée au début de la IIIe République par les fondateurs de celle-ci – à savoir, des hommes attachés à la pensée critique, à la science et à la République selon «1789», mais, quelque trente ans plus tard, par des hommes de «1793», radicaux, socialistes et marxistes, pour lesquels l’école doit être mise au service non de la Science, mais de la Révolution. Elle a été ajoutée à la République par un parti qui n’a jamais représenté qu’une petite fraction de l’opinion publique et qui s’est toujours gardé de débattre publiquement devant celle-ci des buts véritables qu’il poursuivait.
En conséquence, puisque notre propos est de «rectifier les noms», nous devons affirmer que l’Éducation nationale n’est pas une institution républicaine. Dans la République, elle est un ajout accidentel et inauthentique, un corps étranger.» (p. 141)

Le tournant décisif intervient avec l’Affaire Dreyfus. Les adeptes de «1793» ont prétendu, et prétendent encore, que la gauche a été dreyfusarde et la droite antidreyfusarde. C’est d’ailleurs ce qu’avait eu le front de dire le Premier ministre socialiste Lionel Jospin à l’Assemblée nationale, lors du centenaire de l’«Affaire» (1998. Nemo démontre, documents d’archives et travaux scientifiques à l’appui, que les dreyfusards ont été des hommes de «1789» (pp. 144-146), et les antidreyfusards des hommes de «1793» (pp. 147-155). Qu’une fois la phase militaire de l’Affaire terminée, une fois donc que la phase politique a commencé, c’est la réorganisation du champ politique qui a permis à la gauche de s’arroger le monopole du dreyfusisme. Les fidèles de «1793», tous, Jaurès y compris et à l’exception notable de Clemenceau, antidreyfusards, se sont séparés entre une extrême-gauche et une extrême-droite, les radicaux-socialistes et socialistes formant ainsi la gauche et l’extrême-gauche nouvelles, tandis que les Barrès, Déroulède et Drumont, nationalistes et socialistes, allaient former une extrême-droite qui devait triompher à Vichy. Le drame est que cette séparation a aussi touché les dreyfusards, certains constituant un centre-gauche avec les radicaux-socialistes et les socialistes, d’autres s’alliant avec l’extrême-droite antidreyfusarde pour constituer une nouvelle droite accusée – à tort – par la gauche d’avoir été unanimement antidreyfusarde. La formation de ce mythe, cette mythopoïèse, a été selon Nemo à l’origine de l’érection d’une nouvelle doctrine officielle de l’Université française, qui a toujours cours aujourd’hui. C’est cette doctrine qui a favorisé une «OPA de la gauche sur la République», et qui fait que la droite n’est considérée comme républicaine que lorsqu’elle est étatiste et socialisante, telles les formations d’inspirations chrétienne-sociale ou gaulliste. Cette exception française culminera à la Libération, lorsque la gauche sortira magnifiée de la Seconde guerre mondiale, s’arrogeant là encore le monopole de la Résistance au nazisme et à la Collaboration, la droite non-gaulliste étant, à l’inverse, suspecte de nazisme et de vichysme.
Mais, précise Nemo, «dans l’entre-deux-guerres la Chaire n’était pas encore entièrement passée à gauche. La politique et l’école publique l’étaient déjà, et aussi la province, les comités radicaux, la majorité des députés qui, bien que siégeant à Paris, étaient des provinciaux. Mais l’Intelligence, c’est-à-dire les écrivains, les philosophes, la critique, les mondes de l’édition, de l’art, de la presse, Paris enfin restaient de droite. […]
Hélas, les mythes créés à la fin du XIXe et au début du XXe siècle vont recevoir une nouvelle couche de vitrifiant avec les événements de la Seconde Guerre mondiale. Au lendemain de celle-ci, ce sera toute la classe intellectuelle qui sera de gauche, ou du moins la gauche obtiendra-t-elle le monopole absolu de la parole publique. Les intellectuels des autres familles spirituelles du pays ne disparaîtront pas totalement, mais ils devront raser les murs; ils ne seront laissés civilement libres qu’à condition d’être culturellement inaudibles. Entre-temps, en effet, on leur aura fait la réputation d’avoir été des nazis avoués ou honteux» (p. 191).
Ce cinquième mythe, décrit des pages 193 à 220, a eu ceci de catastrophique qu’il a conduit à une «majoration de l’influence du marxisme dans la culture française d’après-guerre» (pp. 218-220), en dépit du Pacte germano-soviétique de 1939-1941, et de l’attitude ouvertement collaborationniste des communistes jusqu’au déclenchement par Hitler du Plan Barbarossa contre l’URSS. Cela a conduit Jean-Paul Sartre, qui n’avait pas résisté, à décrire le marxisme comme l’«horizon indépassable de notre temps», ce qui permet à Nemo d’expliquer la «profonde décadence de toute la vie culturelle française pendant près d’un demi-siècle. Toute la pensée française, et en particulier les sciences sociales, fut alors stérilisée par le nihilisme, le cynisme et le biais antiscientifique inhérents au marxisme, poisons qui desséchèrent aussi en grande partie la littérature et les arts français qui, jusque-là, avaient été si riches. Le prestige artificiellement conféré à la vision du monde marxiste fit qu’un grand nombre d’universitaires, et bientôt plusieurs générations d’hommes politiques et de journalistes formés par eux, furent mis dans l’impossibilité de comprendre l’économie moderne, puisque, dans leur formation de base, on avait introduit un “obstacle épistémologique“ bloquant absolument cette compréhension. Les mécanismes féconds de l’économie de marché devinrent inintelligibles pour les générations de l’après-guerre, alors que la science économique élucidant ces mécanismes était largement née en France et qu’il y avait une longue et brillante tradition française du libéralisme économique. […]
Cette sorte de délire collectif durera longtemps, distordant toute la perception des réalités de l’histoire contemporaine. Longtemps, le communisme sera présenté comme l’évidente antithèse du fascisme, l’unique remède à lui opposer. […] Les pays du monde libre seront a contrario présentés comme fascistes à la moindre intervention diplomatique ou militaire contre une subversion communiste. On croira que toute avancée vers le socialo-communisme est un progrès, et inversement, on n’envisagera de progrès que sous la figure de pas successifs accomplis en direction de la réalisation des idéaux socialistes ou communistes. Toute expression publique d’attachement à d’autres valeurs philosophiques, morales, esthétiques, ou à d’autres modèles d’humanité et de société, sera stigmatisée comme réactionnaire, non scientifique, moralement odieuse.
[…]
Ainsi, dans le match biséculaire entre “1789“ et “1793“, les événements de la Libération auront eu pour effet de conférer un nouvel avantage indu à “1793“. Pour nombre de Français éduqués après guerre, le mythe répandu alors aura structuré leur esprit. Ils penseront qu’il n’y a de vraie France, digne d’être aimée et défendue, que “républicaine“ au sens jacobin du terme. La conception démocratique libérale, pourtant largement française dans ses origines et qui avait été, au total, dominante sous la IIIe République, tendra à apparaître comme étrangère, anglo-saxonne, et sera, pour ainsi dire, arrachée comme un corps étranger du pays où elle était née. Il paraîtra clair pour les nouvelles générations de Français qu’il n’y a de vrais républicains qu’à gauche et que le gaullisme est républicain précisément en ce qu’il a intégré les valeurs essentielles de la “République“ selon la gauche.» (pp. 218-220)

L’appropriation de la République par la gauche et la droite non-gaulliste est le sixième mythe que déconstruit Nemo, des pages 221 à 246, un chapitre conclu par une interrogation sur la possibilité d’«une déficience idéologique de la démocratie libérale» (pp. 242-246), «face à une gauche qui a depuis 1793 une mystique – […] le millénarisme – et depuis le début du XXe siècle une doctrine construite, le marxisme» (p. 242).
La persistance, en dépit de la chute du Mur de Berlin et de l’effondrement de l’URSS, de la mystique millénariste et de la doctrine marxiste s’explique par l’existence d’une «Église de la Gauche», qui n’est autre que l’Éducation nationale (conclusion, pp. 247-260).
Cette institution, monopolistique et financée par une fiscalité écrasante (premier poste budgétaire de l’État), est quasi autogérée par des syndicats d’enseignants de gauche. On peut donc la comparer à une Église, s’appuyant sur un vaste clergé d’enseignants. Un clergé qui, non content de se soustraire à une tutelle étatique à laquelle il est en principe soumis, terrorise le gouvernement, avec la cohorte des ministres contraints de démissionner devant la rue.
«Les habitudes de soumission se sont prises et se sont indurées dans les milieux politiques. Les gouvernements de la République sont tous imprégnés de la leçon : surtout ne pas provoquer l’Église de la Gauche. Le ministre de l’Éducation nationale, en particulier, ne doit rien toucher à l’institution dont il reçoit pour quelques mois la direction nominale. Il n’y aurait, pour lui et pour tout le gouvernement, que des coups à prendre. Tous se couchent devant le pouvoir de la nouvelle Église, abdiquant entre ses mains la souveraineté du peuple qu’ils incarnent, mais qu’aucun gallicanisme ne protège contre cette Rome intérieure. Ils savent que, s’ils osaient remettre en cause les dogmes fondateurs de la prétendue “École de la République“, ils seraient littéralement excommuniés – ce qui signifie que, des quatre points cardinaux de France, de tout l’éventail des médias, des syndicats, de toutes les associations satellites, serait déclenchée contre eux une violente campagne concertée. On les traiterait de réactionnaires, de lepénistes, vichyssois, fascistes, nazis, pro-américains […]. Leur carrière publique s’arrêterait piteusement. […] Par conséquent, les gouvernements de la République font comme l’empereur romain-germanique Henri IV : ils vont tous les jours à Canossa et baisent la mule des francs-macs. Pauvre France, se lèvera-t-il un jour un Nogaret pour leur donner en ton nom le soufflet d’Agnani ?
Les dégâts de ce cléricalisme rétrograde sont immenses. L’Église millénariste a décrété que l’école avait pour fonction non d’éduquer et d’instruire, mais de “réduire les inégalités“; et elle est tant et si bien allée d’“avancées“ en “avancées“ dans ce projet révolutionnaire que, outre qu’elle a contribué à aggraver en réalité les inégalités sociales, elle n’a cessé de faire reculer la qualité des études. La France est désormais classée parmi les derniers pays dans la plupart des palmarès internationaux. Ces agressions contre la culture intellectuelle et scientifique du pays nous préparent des reculs géopolitiques majeurs […].
Voilà où nous en sommes, en plein XXIe siècle, en pleine mondialisation, et alors que les Chinois se préparent à créer des bases permanentes sur la Lune. Nous sommes, nous, dans la situation où était l’Empire ottoman à la fin du XIXe siècle, paralysé intellectuellement et socialement par ses oulémas, en passe d’être submergé par des civilisations supérieures.
[…]
C’est pourquoi nous devons avoir le courage de faire ce qu’ont fait nos ancêtres au XIXe siècle. Nous devons faire œuvre d’anticléricalisme rationnel. Si nous voulons faire revenir le pays dans le courant du progrès mondial, nous devons, un siècle après la loi de 1905, songer à mettre d’urgence en chantier une loi de séparation de l’Église de la Gauche et de l’État.» (pp. 258-260)

Un dernier point, que ne développe pas assez Nemo et sur lequel nous terminerons, est que la gauche actuelle n’est plus guère républicaine (la République étant jugée désuète), et se veut volontiers anti-française, au nom d’un internationalisme dévoyé, bien analysé par Marc Bloch, pourtant un homme de gauche, dans L’Étrange défaite. Dès lors, ce qui reste de la République et de la Patrie est à reconquérir par les libéraux et les conservateurs. Pour que cette authentique révolution des mentalités soit possible, il faudra à ces familles de pensée qu’elles investissent massivement l’enseignement et les médias, où la gauche est pour l’heure en situation de monopole. Ce sera un préalable nécessaire, mais non suffisant : seule une privatisation radicale de l’Éducation nationale permettra de mettre enfin un terme en France au monopole de l’éducation par cette «Église de la Gauche» oppressive.

Commentaires

voilà un excellent article ! Merci pour cette plongée dans la pensée de nemo. La conclusion me parait assez conforme à ce que je connais déjà de toi, Criticus.

à bientôt

Écrit par : LOmiG | 03/02/2009

Je l'avoue, gauchiste que je suis, et donc fainéant, je n'ai pas eu le courage de lire la totalité de cet article. Mais je suis obligé de réagir à la conclusion : "la gauche actuelle n’est plus guère républicaine (la République étant jugée désuète), et se veut volontiers anti-française, au nom d’un internationalisme dévoyé".
J'aime sur le Stalker les partis pris violent mais argumentés, les attaques critiques mais érudites.
Mais je déteste des raccourcis bien dangereux. Cher Monsieur Bernard, quels sont vos arguments (ou ceux de Monsieur Nemo, car vous ne semblez point les critiquer, mais simplement les résumer comme le fait un bon élève de Terminale) vous permettant d'affirmer que la gauche actuelle n'est plus guère républicaine ? Et d'abord, de quelle gauche parlez-vous ? Qu'est-ce qui vous permet d'affirmer que la gauche est anti-française ? Permettez-moi de ne point voir le lien avec cet "internationalisme dévoyé" dont vous parlez. Soit mon vocabulaire de gauchiste primaire est trop réduit, soit mes paires dirigeants l'école ont mal fait leur travail, soit votre formule est belle mais vide.
En prenant la peine (car c'est bien de la peine, dans tous les sens du terme, que j'éprouve en lisant votre papier) de lire votre article, je suis désespéré par les critiques faciles que vous alignez, encore une fois sans esprit critique. Je comprends bien que vous détestez tout ce qui est un peu trop rouge, tout ce qui est porte une soutane (même si celle-ci est en haillons), et pis, tout ce qui ose éduquer les hommes. Si votre adoration va à la Chine et à son modèle d'éducation, c'est votre droit. Mais permettez moi de ne pas vous suivre.
Certes l'éducation nationale mérite des réformes, mais que pensez-vous vraiment (sans vous appuyez sur les fumisteries de Nemo) que pourrait apporter une privatisation totale de l'école ? Posez-vous, réfléchissez, laissez de côté vos Bibles libérales, et revenez me voir, je serai ravi d'en débattre avec vous.
Dans un contexte difficile de crise, de tension sociale et donc de mobilisation militante, il me semble tellement lâche de taper sur les syndicats, les professeurs, les fraudeurs, que je ne veux pas plus vous déranger avec mes propos qui doivent tellement vous conforter dans votre mépris des progressistes.
Bien à vous.

Écrit par : Bibliogon | 03/02/2009

Permettez-moi de poser une question.
Nous sommes actuellement européens, l'union européenne est-elle de gauche ou de droite?

Écrit par : idle | 03/02/2009

@Bibliogon

Vous n'avez « pas eu le courage de lire la totalité de cet article », dites-vous. Je pourrais facilement vous demander, alors, pourquoi vous le commentez, mais puisque vous me réclamez instamment des précisions, je vous les dois.

« vous ne semblez point les critiquer, mais simplement les résumer comme le fait un bon élève de Terminale »

Cet article est une recension, pas une critique. Si, d'ailleurs, vous entendez par critique que je réfute le propos de Nemo, c'est impossible : comme vous l'avez deviné, je l'approuve, et donc, je l'explique, du moins je l'essaie, ici.

« la gauche actuelle n'est plus guère républicaine ? »

Non, en effet, la gauche actuelle n'est plus guère républicaine, j'entends par là qu'elle invoque bien peu la République en regard du « Bloc des gauches » par exemple, qui constitue l'une de ses références historiques majeures.

D'ailleurs, quand les dirigeants socialistes explicitent ce qu'ils entendent par « République », leur définition est aussi floue que celle que peut donner le gouvernement actuel de la France, et notamment de son identité nationale.

« Et d'abord, de quelle gauche parlez-vous ? »

De la gauche française. Les critiques globalisantes que j'en fais interdisent les nuances, et je vous concède qu'elles existent. Mais il y a bel et bien une gauche identifiée en France, et elle me semble, en effet, peu républicaine.

« Qu'est-ce qui vous permet d'affirmer que la gauche est anti-française ? »

Voyons, quand la candidate à l'élection présidentielle Ségolène Royal a fait de la « Marseillaise » et du drapeau tricolore ses thèmes de campagne, les différents responsables de la gauche et de l'extrême-gauche l'ont accusée de courir après Nicolas Sarkozy, Philippe de Villiers et Jean-Marie Le Pen. Le même procès en chauvinisme avait été intenté à Jean-Pierre Chevènement en 2002. La gauche est anti-française en ce qu'elle est anti-patriote. Ne voir aucun lien logique entre le rejet du patriotisme et celui de la nation qui en est l'objet est malhonnête, sauf à considérer qu'un anticlérical aime l'Église.

« Permettez-moi de ne point voir le lien avec cet "internationalisme dévoyé" dont vous parlez. »

Je vous le permets, mais je m'en étonne. C'est justement au nom de l'internationalisme que le patriotisme est tenu en haute suspicion à gauche, et dans la gauche française surtout. Je dis qu'il est dévoyé car il ne devrait, en principe, y avoir aucune contradiction entre patriotisme et internationalisme. Il semble que, pour beaucoup de militants de gauche, si.

« En prenant la peine (car c'est bien de la peine, dans tous les sens du terme, que j'éprouve en lisant votre papier) de lire votre article »

Je croyais que vous ne l'aviez pas lu, il faudrait vous décider tout de même...

« Je comprends bien que vous détestez [...] tout ce qui ose éduquer les hommes. »

Justement, il serait temps d'en parler, d'éducation... Avez-vous vraiment le sentiment que les élèves d'aujourd'hui, et dont les jeunes professeurs sont aussi les produits de cette école, sont réellement éduqués par la République, ou plutôt que le système scolaire est devenu une sorte de vaste garderie ?

Vous critiquez mes critiques, si j'ose dire, mais les miennes sont étayées sur la lecture de ce livre - je rappelle qu'il s'agit d'une recension -, dans lequel Nemo fournit des sources pour avancer que « la France est désormais classée parmi les derniers pays dans la plupart des palmarès internationaux. »

« que pensez-vous vraiment (sans vous appuyez sur les fumisteries de Nemo) que pourrait apporter une privatisation totale de l'école ?
Posez-vous, réfléchissez, laissez de côté vos Bibles libérales, et revenez me voir, je serai ravi d'en débattre avec vous. »

C'est amusant, car cette idée, chez moi, ne provient pas de la lecture de ce livre, mais d'une réflexion que j'ai eue à la faveur du récent recul de Xavier Darcos sur la réforme du lycée. Si j'ai mis en avant ce livre et cette idée, c'est justement parce qu'ils entraient en résonance avec mes réflexions.

« il me semble tellement lâche de taper sur les syndicats, les professeurs, les fraudeurs »

Je ne vois pas ce que les fraudeurs viennent faire là-dedans, même si je prône en effet qu'on leur tape symboliquement dessus,en les forçant à payer.

Je ne crois pas par ailleurs « taper » sur les syndicats d'enseignants, simplement réclamer qu'ils cessent de co-gérer l'éducation. Puisque chaque tentative en ce sens - c'était l'objet de la mobilisation contre la réforme du lycée, demandée par la gauche - est un échec, quelle meilleure stratégie que de couper les vivres à cette Éducation a-nationale et la remplacer par une éducation libre ? Des solutions, ou plutôt une solution existe en ce sens : il s'agit du « chèque-éducation », versé par l'État - ce qui garantit la prise en charge par l'impôt de l'instruction des enfants - aux familles pour qu'elles les inscrivent dans l'établissement de leur choix. Je vous assure qu'avec une telle politique, la dictature des syndicats d'enseignants serait terminée !

@ Lomig

Merci, je t'invite à lire le livre !

Écrit par : Criticus | 04/02/2009

mon conseil : il faudrait relire Bourdieu et son fameux livre sur l'architecture gothique et la pensée scholastique pour comprendre que si l'école a maille à partir avec l'église, c'est au nom d'une tradition qui remonte au delà des disputatio droite gauche...il me semble ?
que l'intelligence soit produite, qu'elle produise, il est sans doute vrai qu'il n'est pas donné à n'importe qui de remporter l'adhésion de ceux dont la responsabilité est extensible et dont l'autorité n'est jamais acquise par la fonction seule, en fait.
vraiment ce Némo s'est bien disputé avec lui-même; ça doit être au niveau de la synthèse qu'il a malheureusement tranché !

Écrit par : hélène | 04/02/2009

@ Criticus.

Je vous remercie d'avoir pris le temps de répondre. Si j'ai été ironique hier, ce n'est pas par mépris de votre article ou de votre pensée, j'aime mieux débattre avec des gens convaincus qu'avoir en face de moi des mollassons sans esprit.

Cependant, je ne suis toujours pas convaincu par ce que vous dîtes, et très franchement, je ne trouve aucun véritable argument susceptible de m'aider dans ma compréhension d'un sujet passionnant. Et c'est bien cela qui me dérange le plus. Vous aurez compris que je ne partage pas votre vision, mais j'aime être bousculé dans mes convictions. En vous lisant, je suis au mieux amusé, au pire déçu ne pas en apprendre plus.

Quelques compléments par rapport à votre réponse :

1 - J'entends par critique un exercice raisonné de la raison. Et j'ai eu l'étrange impression en vous lisant de ne pas avoir cette distance par rapport à l'objet que nécessite toute discipline scientifique (tel en tout cas que je considère l'étude d'un ouvrage, et la rédaction d'une note, que l'on peut appeler critique ou autre, ce n'est pas la question).

2 - Dire que la gauche n'est guère plus républicaine car elle invoque peu la République me semble à la fois faux et peu convaincant comme argument. Pour ne parler que du faux, faudrait-il encore définir ce que l'on entend véritablement par République. Si je comprends votre raisonnement (mais je peux, encore une fois, me tromper), vous assimilez la République à des symboles (le drapeau ou la Marseillaise). Alors je vous dis : il y a d'autres symboles de la République (le pacte social par exemple, et la gauche me semble-t-il, le défend). Mais surtout, la République n'est pas faite que de symboles. C'est aussi une conception de la démocratie (ce n'est qu'un exemple). Et là, comment pouvez-vous dire que la gauche est antirépublicaine ? Qui lutte contre la concentration des pouvoirs ? Pour la liberté de la presse ? Etc.

3 - Si je posais une question sur votre définition de la gauche, cela n'était pas anodin. Car vous semblez mettre dans le même panier Royal et l'ultragauche. Mais vous ne l'écrivez jamais clairement. Pourtant, je ne vais pas vous apprendre qu'il y a de radicales différences dans leurs conceptions.

4 - Une nouvelle fois, je suis désolé de constater un manque d'arguments dans votre thèse. En quoi la gauche est-elle antipatriote ? Quelles sont vos preuves ? Les simples protestations contre l'utilisation de la Marseillaise par Royal ? Et encore ? Ne voyez-vous également pas là un problème de politique politicienne ? Avez-vous déjà parlé à des militants de gauche concernant leur rapport à la France ? Bien sûr, vous n'entendrez jamais dans ma bouche un fameux "La France tu l'aimes ou tu la quittes". Si c'est cela qui vous fait avancer, alors je vous comprends mieux, mais je suis triste à cette idée. Si c'est cela le patriotisme, faisons attention aux excès de nationalisme qui devraient accompagner la crise... Le danger ne me semble pas loin !

5 - Oui je pense profondément que l'école éduque les enfants. Je peux me tromper et j'admets que tout n'est pas parfait, mais encore une fois, j'apprécie une école libre et préfère ce modèle à celui de la Chine que vous semblez adorez.

6 - Ma diatribe sur les fraudeurs n’était qu'une ironie, je pense que vous l'avez bien compris.

7 - Enfin, peut-être devriez-vous réfléchir au rôle des syndicats dans l'école (et dans d'autres institutions). Bien sûr, leur image est souvent mauvaise (et parfois bien fondé), mais désirez-vous la fin des syndicats ? J'espère que vous me répondrez non.

Bien à vous.

Écrit par : Bibliogon | 04/02/2009

« En vous lisant, je suis au mieux amusé, au pire déçu ne pas en apprendre plus. »

Il ne s'agissait pas d'apprendre, mais de rendre compte de la réflexion que m'a inspirée la lecture d'un essai philosophique et politique, ce que j'ai fait.

1) Encore une fois, le manque de distance que vous déplorez me semble lié au fait que je partage la thèse de l'auteur. J'ai choisi de faire ressortir la concordance de la pensée de Nemo et de ma réflexion, mais j'aurais pu également parler des points de discordance, comme le portrait à mon sens injuste qu'il fait du général de Gaulle, dépeint sous les traits d'un jacobin.

2) Justement, lorsque les responsables de gauche définissent ce qu'ils entendent par République, je constate, au mieux, qu'il s'agit du « projet de société jacobin, étatiste et socialiste » découlant de l'idéal-type « 1793 ».

Au pire, il s'agit d'un mot vide de sens, comme, je le répète, le fait le gouvernement actuel lorsqu'il se gargarise d'identité nationale alors qu'il est incapable, en dépit du ministère qu'il lui a consacré, de la définir clairement.

Par ailleurs, je ne réduis aucunement ni la République, ni la France, à ses emblèmes nationaux (drapeau et hymne). C'est davantage ce qu'a fait Ségolène Royal justement, de façon assez superficielle. Je définis la France avant tout par sa langue et sa culture, et ma conception est donc davantage germanique que française, au sens où Ernest Renan l'avait formalisée.

Par ailleurs, la République est pour moi un régime démocratique libéral, marqué par l'État de droit, la laïcité et les libertés publiques, c'est-à-dire dérivant de l'idéal-type « 1789 », pour reprendre la typologie de Nemo.

Je ne mets pas le « pacte social » - terme collectiviste que je réprouve - derrière la République. J'aimerais d'ailleurs savoir quel sens vous lui donnez.

Enfin, vous dites que la gauche est républicaine en ce qu'elle lutte pour la liberté de la presse. Vraiment ? Aucun responsable politique majeur - de droite comme de gauche - n'a défendu Robert Redeker depuis la tribune qu'il a publiée dans « Le Figaro ». Si la gauche - et la droite - luttait pour la liberté de la presse, elle ne tolérerait pas que celle-ci soit foulée aux pieds.

Mais vous parlez aussi de lutte contre la « concentration des pouvoirs », et je vois que vous entendez par « liberté de la presse » une presse qui ne serait pas « soumise » à Sarkozy : rassurez-vous, les journalistes français sont presque tous de gauche, et si leurs patrons sont sarkozystes, ce ne sont pas eux, jusqu'à preuve du contraire, qui rédigent, commentent, filment, etc.

3) Il y a des différences radicales, en effet, entre les familles de la gauche.

Mais, en France, la gauche forme malgré tout un ensemble identifiable, au contraire de la droite, dont la majorité modérée ostracise la minorité radicale (on aimerait que la gauche mette la même barrière à Besancenot que la droite a mise à Le Pen). Au-delà des nuances, il n'est donc absolument pas interdit de parler d'une gauche unie comme je l'ai fait dans cette recension.

4) Je vous ai fourni un exemple concernant l'anti-patriotisme de la gauche, j'aurais pu vous en fournir d'autres. Si vous découvrez, stupéfait, que la gauche n'aime pas la France, j'en suis désolé pour vous. C'est pourtant une réalité à laquelle il faut se faire. La gauche a ringardisé depuis plusieurs décennies tout discours patriotique, en son sein et à droite, l'assimilant au nationalisme. La droite n'a pas été en reste à ce jeu, mais elle n'a fait que suivre le mouvement. Tant et si bien que le seul patriotisme qui ait cours dans le débat public est un patriotisme de pacotille, un patriotisme parodique. Lorsque l'on en pose vraiment les conditions - et la maîtrise de l'immigration en fait partie -, les dirigeants de gauche s'inscrivent en faux.

La gauche française est anti-patriotique par la nature des idées qu'elle défend. Ses postures électoralistes à cet égard ne trompent que les candides.

5) Mais justement, l'école publique française n'est pas libre ! Elle est monopolistique, et financée exclusivement grâce à l'argent prélevé de force aux contribuables. Un tel monopole étatique devrait au moins être contrôlé par le gouvernement, investi par le Parlement élu au suffrage universel.

Ce n'est pourtant pas ce qui se passe : l'Éducation nationale est de fait co-gérée par le ministère et les syndicats enseignants, qui font usage de la grève pour faire pression sur celui-ci, qui cède à chaque fois à ce chantage.

6) Je l'avais compris, mais je maintiens qu'il faut « taper » sur les fraudeurs.

7) Je ne désire la fin des syndicats que dans la fonction publique et les entreprises publiques. Il est inadmissible que des agents de l'État, payés grâce à des impôts spoliés au contribuable, et assurant une mission monopolistique de service public, s'arrogent le « droit » de faire grève, alors qu'ils devraient toujours travailler pour honorer leur engagement de servir l'État, et ainsi justifier l'argent que les contribuables sont forcés de donner à celui-ci. Je rappelle qu'en Allemagne, les fonctionnaires n'ont pas le droit de faire grève. C'est une simple mesure de bon sens, et surtout de respect.

Écrit par : Criticus | 04/02/2009

Bonjour Roman.

Votre recension est bien menée et intéressante. Votre conclusion me semble néanmoins lourde et abusive, notamment lorsque vous dites "Pour que cette authentique révolution des mentalités soit possible, il faudra à ces familles de pensée qu’elles investissent massivement l'enseignement et les médias, où la gauche est pour l’heure en situation de monopole. Ce sera un préalable nécessaire, mais non suffisant : seule une privatisation radicale de l’Éducation nationale permettra de mettre enfin un terme en France au monopole de l’éducation par cette «Église de la Gauche» oppressive."

Tout d'abord vous associez les libéraux aux conservateurs : faites-vous référence au conservatisme d'Hannah Arendt ? Sinon expliquez-moi le sens que vous accordez à ce courant de pensée.
Êtes-vous certain que les libéraux doivent investir massivement l'enseignement et les médias ? Je trouve paradoxal de promouvoir la liberté individuelle dans le choix d'un système éducatif tout en privatisant radicalement l'Education nationale ce qui aurait probablement pour effet de réduire l'accès à cette liberté et de favoriser les excès comme on peut les voir se développer depuis dix ans à travers l'émergence de cours particuliers aux pratiques et intérêts très douteux.
Sur quoi fondez-vous cette "diabolisation" du système éducatif en place, alors que chaque enseignant est aujourd'hui libre et responsable (idées libérales il me semble) au sein de sa classe ?
Il me semble que la problématique du libéralisme par rapport à l'éducatif réside peut-être dans le fait qu'il ne peut pas réduire la prise de pouvoirs possible à travers l'éducation même privatisée alors que son principal soucis est de limiter ces pouvoirs.

Écrit par : AAZemour | 04/02/2009

@ AAZemour

« Votre conclusion me semble néanmoins lourde et abusive »

Elle se devait d'être en tout cas, dans mon esprit, provocatrice et polémique.

« Je trouve paradoxal de promouvoir la liberté individuelle dans le choix d'un système éducatif tout en privatisant radicalement l'Education nationale ce qui aurait probablement pour effet de réduire l'accès à cette liberté et de favoriser les excès comme on peut les voir se développer depuis dix ans à travers l'émergence de cours particuliers aux pratiques et intérêts très douteux. »

Je rappelle que ces cours particuliers existent à côté d'un système que chaque contribuable est obligé de financer par l'impôt. Système qui détient, de plus, le monopole de la collation des diplômes et donc, par voie de conséquence, de la compétence pédagogique, puisqu'un enseignant, pour faire son métier convenablement, doit faire partie de l'Éducation nationale : c'est là qu'il aura un revenu régulier, et où son travail sera sanctionné par l'obtention de diplômes par ses élèves. Si ce monopole était aboli, et donc si les citoyens-contribuables attribuaient comme ils le voulaient les ressources dévolues habituellement par l'impôt à l'éducation, la qualité de ces instituts de formation privés s'en verrait augmentée, d'autant plus s'ils obtiennent le droit de conférer des diplômes : de bons enseignants et de bons élèves pourraient ainsi enseigner et étudier ailleurs que dans l'Éducation nationale.

Évidemment, les diplômes conférés seraient soumis à l'agrément d'une agence étatique, afin de s'assurer qu'ils répondent aux exigences de qualité.

Pour s'assurer que toutes les familles, même les plus modestes, puissent donner une bonne éducation à leurs enfants, doit s'appliquer le principe du « chèque-éducation » défini plus haut. Avec celui-ci, le système éducatif ne serait peut-être plus égalitariste, mais ne serait pas inégalitaire pour autant.

« chaque enseignant est aujourd'hui libre et responsable (idées libérales il me semble) au sein de sa classe »

Le problème vient de l'éducation que cet enseignant a lui-même reçue. Je ne vous surprendrai pas en vous disant que j'ai eu dans mes enseignants nombre de militants de gauche qui parvenaient mal à cacher leurs opinions.

Je ne vois pas la liberté qu'il y a à ce que tous les enfants d'un pays passent par le même moule, un moule auto-reproduit donc, puisque les enseignants en sortent aussi. Un tel système présente le risque d'être vulnérable aux tentatives d'entrisme et de subversion. C'est précisément ce qui est arrivé.

« Il me semble que la problématique du libéralisme par rapport à l'éducatif réside peut-être dans le fait qu'il ne peut pas réduire la prise de pouvoirs possible à travers l'éducation même privatisée alors que son principal soucis est de limiter ces pouvoirs. »

Il ne s'agit pas d'avoir un corps d'enseignants composé entièrement de libéraux, ce serait l'excès inverse de celui que je dénonce ici. Il s'agit, d'abord, qu'il soit plus pluraliste, i.e. que les familles philosophiques et spirituelles de la société française soient plus équitablement représentées.

Mais tant que des syndicats d'enseignants communisants co-gèrent l'Éducation nationale, cela n'est pas vraiment possible. J'en suis donc arrivé à la conclusion radicale, vu que toute réforme est manifestement impossible, que la seule solution est de cesser de donner à ce système de l'argent prélevé de force aux citoyens-contribuables, et de le remplacer par un autre.

Écrit par : Criticus | 04/02/2009

Roman

Le monopole de l'Education nationale est un argument qui ne tient pas : il existe des écoles alternatives (Montessori, Freinet, Steiner, La Neuville, Decroly, les Lycées autogérés de Paris et de Saint-Nazaire,...) et autant de pédagogies différentes que d'enseignants dans l'Education nationale.
Les contraintes qualitatives que vous prônez vont à l'encontre de toute liberté et de toute responsabilité face à l'enseignement : parce qu'il aura obligation de résultats scolaires performants, l'enseignant devra déployer non pas une pédagogie au service des connaissances à transmettre et de l'élève à former, mais bien une stratégie de développement digne d'une véritable entreprise privée. La concurrence et la méritocratie ne sont certainement pas garantes d'une assimilation intelligente des savoirs.
De plus les diplômes délivrés par vos futurs établissements privés sont soumis à agrémentation étatique : cela ne va-t-il pas à l'encontre des idées libérales ? Pourquoi soudain accorder toute confiance à l'Etat concernant la qualité des diplômes ? Qui exige cette qualité : l'Etat, les parents, les entreprises ?

À quelles familles philosophiques et spirituelles de la sociétés françaises faites-vous référence quand vous dites qu'elles ne sont pas équitablement représentées ?

Vous n'avez pas répondu au sujet du conservatisme.

Écrit par : AAZemour | 04/02/2009

En quoi les analyses de Bourdieu peuvent-elles être prises en compte dans un débat sérieux ?
Quelle est la légitimité de ce cuistre à traiter de la scholastique ? Quelles sont les études concrètes qu'il a pu mener sur l'organisation et le contenu de l'enseignement à cette époque ?

Comment peut-on encore faire référence à cet escroc dans un débat intellectuel, puisque c'est ce que tente de faire ce blog ?

Écrit par : Caye | 04/02/2009

@ AAZemour

« il existe des écoles alternatives »

Si vous faites allusion à des établissements privés hors contrat, je rappelle que les parents qui y placent leurs enfants ont déjà payé pour l'Éducation nationale, et donc que, pour vous contredire, « le monopole de l'Education nationale est un argument qui » TIENT. C'est un peu comme si vous suggériez à des usagers mécontents de la SNCF et de la RATP de prendre leur voiture, alors qu'ils paient indirectement, par l'impôt, le service public.

« autant de pédagogies différentes que d'enseignants dans l'Education nationale »

Certes. En revanche, les syndicats d'enseignants qui co-gèrent l'Éducation nationale sont beaucoup moins divers idéologiquement que les enseignants.

« parce qu'il aura obligation de résultats scolaires performants, l'enseignant devra déployer non pas une pédagogie au service des connaissances à transmettre et de l'élève à former, mais bien une stratégie de développement digne d'une véritable entreprise privée »

Je ne vois pas au nom de quoi il faudrait opposer efficience économique, transmission des connaissances et formation de l'élève. Une bonne école, ce serait une école qui permet à ses élèves de réussir, et donc qui lui transmet les connaissances nécessaires à la réussite d'examens ou de concours...

Elle deviendrait rentable parce que ses résultats lui attireraient des élèves.

« La concurrence et la méritocratie ne sont certainement pas garantes d'une assimilation intelligente des savoirs. »

La concurrence permettrait, si l'on se place dans une logique de marché, que les meilleurs établissements - ceux dont les résultats aux examens et aux concours sont les meilleurs - prennent le pas sur les autres, et forcent donc ces derniers à s'adapter, ce qui ne peut être que bénéfique pour l'ensemble.

Quant à la méritocratie, elle est le seul moyen de donner une finalité juste à l'assimilation des savoirs : si ceux-ci sont considérés comme un moyen de promotion sociale, ils seront davantage assimilés que si, au contraire, on considère par égalitarisme qu'il ne faut pas de compétition entre les élèves.

« De plus les diplômes délivrés par vos futurs établissements privés sont soumis à agrémentation étatique : cela ne va-t-il pas à l'encontre des idées libérales ? Pourquoi soudain accorder toute confiance à l'Etat concernant la qualité des diplômes ? Qui exige cette qualité : l'Etat, les parents, les entreprises ? »

L'État assurerait une harmonie de l'ensemble du système, ce qui est son rôle.

Cela va peut-être à l'encontre des idées libérales, mais ce que je propose est tout de même nettement plus libéral que ce que proposent les différentes formations politiques, de droite comme de gauche. Tout est relatif en matière de libéralisme, et si cette idée n'est pas totalement libérale, elle l'est en tout cas plus que le statu quo au sujet du financement de l'éducation.

« À quelles familles philosophiques et spirituelles de la sociétés françaises faites-vous référence quand vous dites qu'elles ne sont pas équitablement représentées ? »

Aux familles de la droite, et cela notamment dans les instances dirigeantes.

Vous n'êtes pas étonné que les syndicats d'enseignants soient tous de gauche ? Et que, par-dessus le marché, ils co-gèrent l'Éducation nationale ?

« Vous n'avez pas répondu au sujet du conservatisme. »

Votre question était floue. Le conservatisme n'est pas un courant de pensée, ni une famille politique. Il définit cependant la partie de la droite qui affirme la primauté de certaines valeurs traditionnelles dans la société française.

Écrit par : Criticus | 04/02/2009

Ce brave AAZ me fait bien rire : les "lycées autogérés" sont une vaste fumisterie mise au point par le frangin de Cohn-Bendit après 68 pour pomper des subventions et fabriquer des zombies encore plus mal formés que ceux des lycées "normaux" !!!!
De fait il faut se rendre à l'évidence : il n'y a plus de soi-disant "Education nationale" il n'existe plus qu'une vaste garderie conduisant les millions de "jeunes" qui en sont les otages consentants à l'inculture et au chômage !!!!
Seuls les élèves et étudiants des filières élitistes ou professionnalisées sont capables de trouver rapidement un travail correct : pour les autres : galère assurée des jobs peu ou pas qualifiés mais comment les intégrer autrement ? Ils ne savent rien faire !!!!

Sur le fond de l'article de Criticus : bon article mais Nemo aurait du lire Le XIXème siècle à travers les âges de Philippe Muray : il aurait compris que les deux "Républiques" n'en font qu'une : il n'y a qu'une différence de degré entre 1789 et 1793 et non de nature : quand "on" passe du Christianisme au paganisme on finit par aller dans le mur du totalitarisme !!!
Pour aller vite : à la fin du XVIIIème siècle les "idées" des "Lumières" : athéisme, rationnalisme, scientisme, positivisme, antichristianisme, antisémitisme, antimonarchisme, parlementarisme, liberté de la presse, humanitarisme, triomphent dans les "esprits" : en réalité comme la religion a horreur du "vide" (et que les "zommes" ont une trouille verte du vide crée par la mort de Dieu) il y a retour au syncrétisme païen pré-chrétien sous une forme moderne (donc avalable facilement par les masses zombifiées) : le mélange d'occultisme et de socialisme que Muray appelle : l'ocsoc (qui sonne comme les démocsocs de 1848 !!) : pourquoi Comte : le "pape" du positivisme devient-il fondateur d'une nouvelle religion, le culte de l'humanité ? Pourquoi rendait-il un culte à son "amoureuse" (ils n'ont jamais consommé : comme c'est moderne !) morte ?
Pourquoi le premier monument érigé par les révolutionnaires est-il le Panthéon ? Soit un temple du culte des bons morts pour la patrie social-occulitste ?
Pourquoi Hugo faisait-il tourner les tables toutes les nuits à Jersey ?
Pourquoi Gérard de Nerval titra-t-il un des ses ouvrages Les Illuminés ou les précurseurs du socialisme, en 1852 ? Avant qu'on le retrouve en janvier 1855, pendu à une grille comme une poupée de sacrifice vaudou.
Pourquoi Zola écrivant ses derniers romans les appelle-t-il "les quatre évangiles" ? Sinon comme il le dit lui-même à l'époque "pour en finir avec "l'évangile sémite" de Jésus" ?
Pourquoi le premier pamphlétaire antisémite se rencontre en la personne de Toussenel auteur des "Juifs, rois de l'époque" et accessoirement député socialiste ? Pourquoi Jaurès quelques années avant l'affaire Dreyfus approuve t-il chaudement le pogrom des colons d'Alger ? Pourquoi reste-t-il l'allié de Drumont, anarcho-socialiste et auteur de La France juive, encore en 1907 ? Sinon parce que comme l'avouera Barrès dans une lettre à Jaurès : "nationalisme engendre naturellement socialisme".
Rappelons pour la petite histoire que Pétain recut en juin 40 les pleins pouvoirs d'un parlement à majorité absolue de centre-gauche puisqu'étant celui élu en 1936 : Vive le Front Populaire !
Notons d'ailleurs que la France (ce qu'il en reste...) est figée entre l'équinoxe de septembre et le solstice de juin : depuis 70 ans aucun de nos gouvernements élus n'a vu de dictateur qu'il ne souhaite pas lui cirer les bottes !

Écrit par : Samuel | 04/02/2009

J'ai assisté dernièrement à une conférence de Nemo à propos de son ouvrage, les deux républiques. Je l'ai trouvé intéressant, quoi que piètre orateur, mais ce qui m'a gêné le plus c'est la stigmatisation des franç-maçons...

Sur sa classification en deux "idéal type", 1789 et 1793, je dirai qu'il fait une distinction juste entre une révolution basée sur la liberté individuelle et une autre sur la passion égalitaire.

La gauche a d'abord était libérale avant d'être gangrénée par le socialisme.
Voir la différence entre la déclaration des droits de l'homme et la "conjuration des égaux".

Écrit par : jugurta | 04/02/2009

Roman

Croyez-vous sérieusement que les parents font le choix d'une éducation alternative pour leurs enfants uniquement parce qu'ils sont mécontents des résultats scolaires de leur progéniture ? Certains font effectivement ce choix pour ce motif et dans ce cas ils font une erreur : les établissements privés sur lesquels porte leur choix sont bien souvent sous contrat et dans ce cas le recrutement du corps enseignant se fait par voie de concours, les mêmes que ceux de l'Education nationale. Pour reprendre votre métaphore, ces parents préfèrent utiliser leur véhicule personnel et dépenser davantage en espérant gagner du temps sur leur trajet, alors que ce temps est le même qu'en utilisant les transports en commun : je comprends leur mécontentement, mais il vient probablement de leur bêtise ou de leur trop grande frustration à ne point pouvoir assumer pleinement leur individualisme pouvant se résumer dans ce cas précis à la possibilité d'écouter de la musique choisie avec goût sans avoir à supporter les contacts charnels et olfactifs de la faune des transports urbains.

Résumez-vous la réussite scolaire à celle des examens et concours ? Ha oui ! Vous parlez de ces examens et de ces concours qui ouvrent la voie des écoles prestigieuses fournissant aux plus grandes entreprises de France de brillants ingénieurs, écoles aux numerus clausus des plus sélectifs. Que faites-vous de ceux qui ne réussissent pas selon vos critères, qui échouent à ces concours et à ces examens ? Que leur dites-vous à ces étudiants à qui vous promettez la fameuse ascension sociale depuis leur plus tendre enfance, qui se sont donné tout le mal nécessaire pour acquérir les connaissances indispensables à cette réussite tant désirée ? Que ferez-vous de votre fabrique d'excellence débordante de futurs syndicalistes, mécontents après leur patron, vous, de ne pas percevoir la prime promise à l'entrée de l'usine ?

Si vous souhaitez réellement une éducation libérale, alors pourquoi ne pas proposer de dé- scolariser les enfants, de les faire garder à domicile et d'embaucher un précepteur pour chacun : vous vous y retrouveriez davantage en qualité et en fiscalité.

Écrit par : AAZemour | 04/02/2009

En effet, Bourdieu n'écrit de son propre chef que la post face.Merci de corriger ce que je dois à la propriété de ce livre. Mais puisque je parle d'acte manqué, (car cela en est un, je ne m'en cache pas), il est clair que la pression de la réussite est telle et en particulier pour ceux qui en sont sanctionnés, qu'un système n'ayant pour seule règle et serment la réussite ici et maintenant me paraît improbable. L'élimination de ceux qui échouent purement et simplement, une spirale qui mène où ?
Il me semble que pour ceux qui ont des responsabilités, c'est du même coup leur ôter tout ce qui en fait la substance.
Il s'agissait juste de signifier que l'idéal des Lumières se fonde encore bien trop sur un rengorgement à l'endroit d'une soit-disant éradication de tout ce que la pensée humaine contient de travail et d'arrachement à l'ignorance, comme si tout était acquis rien qu'à le proclamer. Et maintenant il faudrait dire amen et sanctionner, c'est tout ce qu'il resterait à faire, en dehors de gagner son salaire, pardon, sa prime quotidienne !

Écrit par : helene | 05/02/2009

« les établissements privés sur lesquels porte leur choix sont bien souvent sous contrat et dans ce cas le recrutement du corps enseignant se fait par voie de concours, les mêmes que ceux de l'Education nationale »

C'est bien pour cela que je dis que l'éducation n'est pas vraiment libre...

« Que faites-vous de ceux qui ne réussissent pas selon vos critères, qui échouent à ces concours et à ces examens ? Que leur dites-vous à ces étudiants à qui vous promettez la fameuse ascension sociale depuis leur plus tendre enfance, qui se sont donné tout le mal nécessaire pour acquérir les connaissances indispensables à cette réussite tant désirée ? Que ferez-vous de votre fabrique d'excellence débordante de futurs syndicalistes, mécontents après leur patron, vous, de ne pas percevoir la prime promise à l'entrée de l'usine ? »

J'admets votre argument. Cependant, je crois que l'on n'a pas encore trouvé mieux que la méritocratie pour inciter efficacement à l'éducation des enfants.

Écrit par : Criticus | 05/02/2009

Que le mythe soit mythe, peu importe pourvu qu'il grandisse. Quelle piteux et vil celui qui prétend à établir une vérité historique et, mot odieux et vulgaire, à "déconstruire". Entre Furet et Michelet, le patriote choisira toujours Michelet.

"Robespierre et Saint-Just ne sont pas morts. Leur sommeil est d'or. Leur réveil sera de sang."

In memoriam.

Écrit par : Samuel Gelb | 05/02/2009

@samuel
Ce qui semble vouloir dire que le patriote préfère le mensonge à la vérité, le conformisme à la remise en cause des idéaux déviés, le virtuel et les mots ronflants à la vérité ou à sa recherche.
sa patrie m'effraie ou m'ennuie !

Lisez donc les quelques pages de Phillippe MURAY sur MICHELET dans "le 19e siècle à travaers les ages"...

Écrit par : caye | 05/02/2009

"J'admets votre argument. Cependant, je crois que l'on n'a pas encore trouvé mieux que la méritocratie pour inciter efficacement à l'éducation des enfants."

Cette phrase résume à elle-seule votre conception de l'éducation et des hommes : "qu'ils soient faits à l'image de mon idole". Vivement le crépuscule.

Écrit par : Passant | 13/03/2009